LES FRESQUES SUR LE MUR CENTRAL, DERRIÈRE L'AUTEL
CRUCIFIXION
Très importante tant du point de vue de l'exécution que de la rareté, pour ne pas dire de l'unicité iconographique,
est la fresque de la
Le culte de la poitrine de Marie s'inscrit ici dans une composition plus large et plus complexe
que l'on peut définir comme une véritable représentation populaire sacrée, où les dialogues
des protagonistes sont bien imprimés sur le mur par des parchemins blancs et vacillants.
Cette représentation s'inspire de la "
" Beau Filz, regarde les mameles , de quoy aleitier te souloie. "
La
Le Fils se tourne à son tour vers le
Nous constatons que la figure du Père rappelle clairement les fresques de la Sainte-Croix.
La question du Fils est la suivante : "Voluere quesso pater quod rogitat mea mater".
Le Père répond qu'à un tel intercesseur, il ne peut rien nier : "A te petita dabis quo vis tibi nulla negabo" (fig. 8).
Dans ces écrits également, vous pouvez constater la maîtrise incomplète de l'orthographe latine, que l'on retrouve
dans les différents cartouches examinés et que que l'on retrouve dans la même signature que celle de maître Antonio.
Antonio da Monteregale ne connaissait peut-être pas trop bien le latin, mais d'un autre côté, il savait très bien peindre.
Les dialogues qui sortent de la bouche du Père et du Fils apparaissent également écrits dans les gravures anciennes de Baldung Grien :
"Comment un Père doux et pitoyable pourrait-il rejeter les prières d'un tel Fils ?
Comment un tel Fils pourrait-il refuser quelque chose à une telle Mère ?""Comment un tel Fils pourrait-il refuser quelque chose à une telle Mère ?
Victor Henry Debidour (35) écrit dans son livre sur un tableau, daté le 1525 die 29 luio,
d'une chapelle des Pénitents:
" Nostra Dama de Secours, avocatrix pecatour , C'est le nom, un mélange de provençal et de latin de ce
tableau qui nous présente une touchante reprise des suppliques, du donateur à Marie, d'elle au Fils qu'elle a nourri,
du Fils à son Père, commentée par un texte qui explique la composition plastique du sujet, et les vues des religieux qui l'ont suggéré".
Voici la traduction : l'homme a une audience assurée auprès de Dieu lorsqu'il présente son Fils devant le Père et la Mère devant le Fils :
le Fils montre son côté et ses blessures, la Mère sa poitrine et son sein : aucune demande ne peut être refusée,
où il y a tant de signes d'amour.
La citation du Debidour explique également l'iconographie, qui date cependant bien avant le tableau de 1523,
et est étroitement liée à la figure de Saint Bernard de Clairvaux, et a donc une inspiration et un thème purement franco-provençal.
Sur les côtés de la Croix
Derrière la Vierge se trouve S. Barbara (fig. 11) tenant un château à tourelles.
Le parchemin se lit comme suit : S. Barbara maintenant pro[nobis].
À droite, dans la robe monastique blanche des Cisterciens, se trouve la figure majestueuse de S. Bernardo,
qui de sa main droite bénit et de sa main gauche tient la crosse (fig. 8).
Le visage d'un vieil homme à la barbe flottante rappelle beaucoup, par sa couleur et son dessin, celui
du Père de la Trinité de Chiusa Pesio.
Curiosité :
1) La photo de la Fig. 1 est présentée dans la version précédant les restaurations (photo des années 1970), pour montrer la différence
de l'état actuel (fig. 2).
2) La photo de la fig. 12 est tirée d'une ancienne publication en noir et blanc pour la réalisation
du nouvel autel, qui porte l'inscription "Nouvel autel, esquisse et réalisation par Geronimo Raineri".
(*) réf. BIBLIOGRAPHIE